LE PERE MAXIMILIEN-MARIE KOLBE

Franciscain conventuel

Apôtre de Marie & Martyr de la Charité

Mort a Auschwitz, le 14 Aout 1941

Béatifié par Paul VI le 17 octobre 1971

Canonisé par Jean-Paul II le 10 octobre 1982








BIOGRAPHIE


1894-- En janvier, au village de Pabianice, près de Lodz, naît Raymond Kolbe, le second de quatre garçons. Quelques années plus tôt, Maria Dabrowska allait entrer au couvent lorsque Jules Kolbe, ouvrier tisserand, la demande en mariage.

1902-- Raymond fait sa première communion le 29 juin dans l'église paroissiale de Saint-Mathieu, des mains de l'abbé Edouard Szulc.

1903-- Sa mère l'envoie chercher un remède. Raymond se précipite et débite d'un trait au pharmacien la formule latine du médicament. L'homme surpris questionne l'enfant: «C'est bien, pour le latin, mais vas-tu à l'école?»---«Non, c'est mon frère aîné François qui va à l'école; moi. je reste à la maison pour aider mes parents qui n'ont pas assez d'argent pour nous faire étudier tous les deux». Le brave homme réfléchit un peu, puis invite le petit à venir prendre des leçons chez lui.

1904-- À la maison, derrière l'armoire, se trouve comme c'est la coutume en Pologne, une sorte de petite chapelle arrangée avec amour, en l'honneur de Notre-Dame de Czestochowa, naïvement décoré de fleurs en papier. Le petit Raymond va souvent derrière l'armoire et y passe de longs moments à prier. . .

1905-- Un jour, étonnée de le voir revenir les yeux pleins de larmes, sa mère l'interroge. Il répugne à répondre: " C'est un secret, maman! " Comme elle insiste doucement, il lui révèle que la Vierge lui est apparue. Elle lui a tendu deux couronnes, une blanche, une rouge, en lui demandant de choisir. La blanche signifiait la pureté et la rouge signifiait le martyre. Et l'enfant a spontanément répondu à la Vierge: " Je les choisis toutes les deux!"

1907-- Il reçoit le sacrement de confirmation dans l'église paroissiale de Notre-Dame de l'Assomption. Lorsque les pères franciscains de Lwow viennent prêcher une mission dans la ville, les parents Kolbe décident de leur confier l'aîné, François. Raymond se tait mais redouble de ferveur. La maman devine-t-elle son rêve secret? Au dernier moment, on lui permet d'accompagner François au petit séminaire des frères mineurs conventuels, à Lwow.

1908-- Ne pourrait-il pas tout aussi bien servir sa Dame dans le monde? Il hésite sur la voie à suivre et il est sur le point de renoncer au noviciat lorsqu'on l'appelle au parloir. C'est sa mère qui vient lui annoncer une grande nouvelle. Les enfants désormais élevés, elle et son mari ont décidé d'un commun accord de consacrer totalement à Dieu le restant de leurs jours, le père chez les franciscains de Cracovie, la mère chez les bénédictines de Lwow. Cette entrevue est donc un adieu. . .

Pour Raymond, c'est un coup de foudre: Mes yeux se dessillèrent et je compris!" Il se précipite alors chez son supérieur pour le prier de lui donner l'habit de saint-François.

1910-- Il commence son noviciat. Avec le vêtement de grosse bure ceint d'une corde, il reçoit le nom de frère Maximilien.

1911-- Frère Maximilien émet la profession simple à Lwow, le 5 septembre, entre les mains du ministre provincial, le père Pellegrino Haczela.

1912-- Ses supérieurs, conscients de ses dons remarquables, l'envoient à Rome, à l'université grégorienne, où il commence des études de philosophie. Pendant ses loisirs, il dessine des plans pour la conquête spatiale.

1914-- Son père, officier dans l'armée polonaise est fait prisonnier avec son détachement par les Russes et probablement fusillé. Un mois plus tard, frère Maximilien fait sa profession solennelle entre les mains du père Dominique Tavani, vicaire général de l'ordre, dans la chapelle du Séraphicum de Rome.

1915-- Durant la première guerre mondiale, frère Maximilien reste un mois environ dans l'état de Saint-Marin, pour les formalités relatives à sa nationalité. Le 22 octobre, il obtient le doctorat en philosophie. Il commence immédiatement ses études de théologie à la faculté pontificale Saint-Bonaventure des franciscains de Rome.

1917-- Le jour du 75e anniversaire de l'apparition de l'Immaculée à l'Alphonse de Ratisbonne, le 20 janvier, pendant l'heure de méditation, il a l'inspiration de fonder une association mariale. Il mobilise six autres fous comme lui dans le but de fonder une Milice de l'Immaculée, qu'on appelle en France Mission de l'Immaculée(MI dans le texte). Contre toute vraisemblance, elle sera bientôt reconnue par l'Eglise. Les médailes miraculeuses seront en quelque sorte les munitions de la Milice!

1918-- C'est à Rome, en l'église San Andrea della Valle, qu'il est ordonné prêtre. Il est exempté du service militaire car il est tuberculeux et, depuis l'âge de vingt ans, il n'a plus qu'un poumon. Mais qu'est-ce que cela quand on veut rendre l'univers à l'Immaculée? Jamais aucune maladie ne pourra venir à bout de sa nature indomptable. "Prier, prier et encore prier!" Ce qui confère à la prière sa qualité, c'est le sacrifice et la pénitence. . .Il célèbre sa première messe en l'église San Andrea della Fratte, à l'autel où l'Immaculée était apparue à Alphonse de Ratisbonne, en 1842.

1919-- À la demande de l'archevêque, Mgr Dominique Jaquet, le pape Benoît XV bénit la MI, le 28 mars; le 24 avril, le père Dominique Tavani bénit et approuve par écrit la MI.

En juillet, le père Kolbe obtient le doctorat en théologie. Puis il entre en Pologne. En octobre, il enseigne l'histoire de l'Eglise au séminaire des franciscains de Cracovie. L'archevêque de cette ville, Mgr Adam Sapisha, autorise l'impression en polonais des status de la MI.

1920-- L'état du père semble désespéré et les spécialistes sont pessimistes. On l'envoie dans un sanatorium, à Zakopane. Il se fait soigner et fait en même temps fonction d'aumônier. Il lit les écrits de sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus et se passionne pour la sainte Gemma Galgani. Il passe l'année suivante en convalescence à Nieszawa. C'est là qu'allait mûrir, deux années durant, son projet d'utiliser la presse pour faire circuler son message d'amour à travers toute la Pologne. Malgré sa mauvaise santé, son esprit se tourne spontanément vers toutes les nouvelles découvertes de la science: "Ce qu'il faut, disait-il, c'est faire servir tout le progrès à la gloire de Dieu et le convertir en armes de conquête!" Parmi ces armes, l'une des plus puissantes lui paraissait être la presse, les journaux. Il rêvait d'une revue qui porterait l'Evangile à tous les peuples, sous la protection de l'Immaculée.

1922-- Le cardinal Basilio Pompili approuve la MI comme "pieuse union de la mission de Marie Immaculée". Le premier numéro du bulletin de la MI paraît à Cracovie sous le titre: Rycerz Niepokalanow ( Le chevalier de l'Immaculée) avec un tirage de 5000 exemplaires. Le développement toujours croissant de la petite revue bleue, en dépit de diffIcultés financières insolubles, sera d'ailleurs à lui seul un miracle permanent. Le bulletin atteindra un million d'abonnés. En octobre, la rédaction est tranférée de Cracovie à Grodno. Un chèque de cent dollars arrive très opportunément, suivi d'une vieille machine à imprimer actionnée à la main que lui procure soeur Faustine.

1924-- Pendant le premier congrès des catholiques polonais à Varsovie, le père parle de la vocation et de la responsabilité du journaliste. Les participants souhaitent entre autres la publication d'un quotidien catholique. Nouveau séjour du père au sanatorium de Zakopane. Pour le 5e anniversaire de la fondation du RN, le pape Pie XI lui envoie sa bénédiction, le 20 novembre. Il accorde des indulgences à la MI érigée dans le Seraphicum de Rome.

1927-- Le siège de la MI au Seraphicum est juridiquement érigé en sede primaria. En avril, fin de la cure du père à Zakopane. Dans le train du retour, il fait connaisssance avec des étudiants japonais. Il leur offre des médailles miraculeuses, ses cartouches comme il dit. En échange, ils lui donnent des fétiches, des petits éléphants blancs en bois. Le père est frappé de la grande pitié des âmes sans Dieu.

À peine arrivé, il entre en relation avec le prince Drucki-Lubecki qui met en vente plusieurs hectares de terrain, près de Varsovie. C'est l'emplacement rêvé pour une nouvelle implantation. Sans hésiter, le père va déposer sur les lieux une statuette de la Madone, en la priant d'intervenir si c'est opportun. Cependant son supérieur recule devant le prix. Le père tout triste va porter la réponse négative au propriétaire. "Mais que dois-je faire de la statue?" dit le prince. "Eh bien, qu'elle reste où elle est !" répond le père. Le prince demeure songeur un instant puis déclare: "Puisque Notre-Dame a pris possession du terrain, gardez-le. Je vous le cède pour rien !" Le prince donne donc cinq arpents sur sa propriété de Teresin.

Le père et les dix-huit frères se mettent à construire Niepokalanow (la cité de l'Immaculée): de beaux ateliers et de méchants logements ! Selon les mots-clés du père: simplicité et sacrifice. . .8h30 de travail, 3h30 de prière. Le génie du père fait craquer les cadres sclérosés de la vie conventuelle, avec la découverte d'une vie religieuse inédite, admirablement adaptés aux besoins de l'apostolat des temps nouveaux. Jadis, les petits frères s'en allaient deux par deux annoncer au monde la Bonne Nouvelle; aujourd'hui, ils utilisent pour la lancer aux quatre vents d'innombrables imprimés et même un poste émetteur.

1928-- Le noviciat pour les frères est transféré de Lwow à Niepokalanow.

1929-- Ouverture à Niepokalanow du petit séminaire missionnaire.

1930-- Depuis la rencontre dans le train avec les étudiants japonais, le père désire se rendre en Extrême-Orient pour fonder une autre Niepokalanow. Pour la préparation de cette fondation, il sillonne l'Europe. Puis les premiers missionnaires partent. Le père laisse deux frères à ShanghaÏ dans l'espérance de fonder une revue mariale en chinois; quant à lui, il continue sur Nagasaki (Japon) où il est rejoint par deux frères. L'évêque du lieu, Mgr Janvier Hayasaka, accueille les missionnaires avec bienveillance et autorise la publication d'une revue mariale en japonais. Le père Maximilien se charge d'enseigner la philosophie au séminaire diocésain. Les missionnaires louent une maison auprès de la cathédrale. Le 24 mai commence à Nagasaki l'expédition du Seibo no kishi (Chevalier de l'Immaculée) tirant à 10 000 exemplaires. En 1934, il atteindra 65 000 exemplaires. Il y a une dizaine d'années, on comptait encore 12 couvents et 103 religieux dans ce pays.

Le Père se rend par la Sibérie en Pologne pour participer au chapitre provincial de Lwow (21-24 juillet). Confirmé dans sa charge de supérieur de la mission japonaise, le père nomme son propre frère, le frère Alphonse Kolbe, gardien de Niepokalanow. Avant de s'embarquer pour Nagasaki, le père se rend à Lourdes et à Lisieux.

1931-- Le siège éditorial du Kishi est transféré du quartier Oura de Nagasaki au faubourg de Hongochi, sur les pentes du Mont Hikosan, où les missionnaires bâtissent un couvent baptisé Mugenzai no Sono (Jardin de l'Immaculée). Après l'explosion atomique, en 1945, il demeurera presque intact et personne ne périra dans son enceinte.

1932-- Le père se rend auz Indes où il veut introduire sa revue. Il rêve de l'éditer aussi en turc, en arabe, en hébreu, etc. Après des rencontres avec des personnalités, à Ernakulam, il retourne à Nagasaki.

1933-- Par mer, il se rend en Pologne pour le chapitre provincial, et s'arrête environ trois semaines à Rome: Gniezno, Poznan, Cracovie, Varsovie, donnant des conférences sur la misssion japonaise. Puis il participe au chapitre provincial qui se tient à Cracovie le 20 juillet et établit un compte-rendu de la mission japonaise. Le ministre provincial sortant, le père Cornelius Czupryk est nommé supérieur du Mugenzai no Sono. Le père Kolbe reste rédacteur du Kishi et en même temps s'occupe de la MI dans le monde. En août, le nonce apostolique en Pologne, Mgr Francesco Marmaggi baptise à Otwock le ministre plénipotentiaire japonais, François Kawai, qui avait été préparé par le père Maximilien. Ce dernier retourne au Japon en août accompagné du père Corneliun Czupryk.

1935-- En même temps qu'il entreprend la publication en latin du Miles Immaculatae destiné à rallier le clergé de toutes les races et de toutes les langues, le père lance son Petit Journal. Très bien rédigé et peu coûteux, il devient bientôt populaire dans toute la Pologne. L'humble feuille va droit au coeur du peuple. Elle déclare une guerre sans merci à toutes les formes d'abus, combattant la pornographie, assainissant les moeurs. C'est le quotidien des petites gens, des paysans ,des ouvriers. Chacun se sent compris et défendu. . . En peu de temps, le tirage de la petite feuille blanc et bleu, aux couleurs de la Vierge, atteint 320 000 exemplaires, chiffre énorme pour le pays.

1936-- Retour définitif du père en Pologne. En juillet, il participe au chapitre provincial, à Cracovie. Il est nommé gardien de Niepokalanow. Le 8 décembre, à l'initiative du père, l'ordre des frères mineurs conventuels se consacre à l'Immaculée.

1937-- Le père sillonne l'Italie: Rome, Assise, Padoue, pour réorganiser la MI qui, pour la Pologne seulement, compte 600 000 membres. Il participe aux fêtes du XXe anniversaire de la naissance du mouvement marial. À l'occasion du Xe anniversaire de la fondation de Niepokalanow, le 8 décembre, le père parle ; à Radio-Varsovie.

1938-- Nouvelle émission du père sur Radio-Varsovie sur le thème " Niepokalanow pendant l'année écoulée." En décembre, le père inaugure par un discours la première transmission de la propre station radio de Niepokalanow.

Le père semble avoir le pressentiment des terribles épreuves qui approchent. Avec la tendresse d'un père, il voudrait préparer ses frères, ses petits agneaux, aux plus grands sacrifices, rendre plus profonde encore leur confiance en Marie. En mars, il leur dit nettement: "Sachez, mes petits enfants, qu'un conflit atroce se prépare. . . Chez-nous, en Pologne, il faut s'attendre au pire. . ."

1939-- Dans la perspective d'établir une Niepokalanow en Lettonie, le père se rend dans ce pays pour voir un terrain, dans la localité de Romanowska. En juillet, il participe à la réunion des représentants de la presse, au siège de la présidence du Conseil des ministres, à Varsovie. En Pologne, la province des frères mineurs conventuels est divisée géographiquement en deux: celle de l'Immaculée-Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, ayant son siège à Varsovie; et celle de Saint-Antoine de Padoue et du bienheureux Jacques de Strepa, ayant son siège à Cracovie. En août, le père opte pour la première de ces provinces. Il est de nouveau confirmé gardien de Niepokalanow par le chapitre provincial de Cracovie (23-25 août). Avec trente-six frères, le père Pio Bartosik et le père Maximilien sont arrêtés par les troupes allemandes, le 19 septembre, successivement emprisonnée dans les camps de concentration de Lamsdorf (Lambinowice), Amtitz (Gebice) et Ostrzeszow, et remis en liberté le 8 décembre.

1940-- À la demande du père Maximilien, les autorités allemandes autorisent l'impression d'un unique numéro du RN (décembre-janvier 1941); tirage 120 000 exemplaires); exclusivement pour la zone de Varsovie.

1941-- Le 17 février, le père Maximilien et quatre pères sont arrêtés par la Gestapo et emprisonnés dans le Pawiak de Varsovie.

Le 28 mai, dans un train bondé de prisonniers, le père arrive au camp de concentration d'Oswiecim (Auschwitz) et se voit attribuer le matricule 16670.

En juillet-août, en mesure de représailles pour l'évasion d'un prisonnier, une douzaine de détenus, dont le père Maximilien qui a volontairement pris la place de François Gajowniczek, sont enfermés dans le bunker souterrain du bloc 14 et condamnés à mourir de faim et de soif. Le 14 août, le père, dernier survivant, après avoir assisté ses compagnons dans leur agonie, est achevé par une injection d'acide dans le bras gauche. Le lendemain, 15 août, jour de l' Assomption de Marie, son corps est brûlé dans un des fours crématoires du camp.

1945-- Dévotion envers le père Kolbe

1946-- Ouverture du procès en Béatification

1948-- Le 7 avril, l'évêque de Nagasaki demande au pape de béatifier le père Kolbe

1963-- Demande conjointe des évêques polonais et allemands, au Concile Vatican II, pour la Béatification

1971-- Le 17 octobre, dans la basilique Saint-Pierre, le pape Paul VI proclame bienheureux le père Maximilien Kolbe.

1982-- Canonisation le 10 octobre, à Rome,par le pape Jean-Paul II .

BIBLIOGRAPHIE Vous trouverez à notre librairie mariale, les livres suivants

: Saint Maximilien Kolbe, Le Chevalier de l'Immaculée. série saints de tous les temps, nu.15 --63 pages par Mgr.André-Marie Cimichella, o.s.m.

Maximilien Marie Kolbe, par F.X.Lesch O.F.M. Conv. Editions de la Mission de l'Immaculée -99 pages

Saint Maximilien Kolbe, par Maria Winowska, Editions Paulines, 96 pages

La doctrine mariale du Père Kolbe, par H.M.Manteau-Bonamy,o.p. Editions P.Lethielleux, 139 pages

Le temps de Marie, Père Luigi M. Faccenda, Editions de la Mission de l'Immaculée, 149 pages

Maximilien Kolbe, prêtre et martyr, A. Ricciardi, Editions Médiaspaul, 393 pages

pour les enfants; Maximilien Kolbe un saint du XXe siècle, Edition Le Sénevé, 63 pages


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le 15 Août 1998